Le Silence
Je suspends encore à cette soirée – tendue - le mystère, De la solitude dégoulinent instants consumés ; Peu à peu éteinte, la lumière tremble dans le courant d’air, D’ombres se recoupant dans l’éther, par astres inventées.
Perfidement, le temps allonge la distance et la réduit, Imagine le passé pour qu’encore il le confonde. Cette lune, câline… Le soir, avec son sourire adouci Epouse le contour des montres, avec ses chimères rotondes…
Cajolant l’instant qui sautille telle une sauterelle, Il me repasse par la tête péripéties d’antan Et ma pensée enfile une bien étroite rue vénielle Afin de saisir les paroles que j’écoute et entends.
Une certaine magie subodore la magie estivale. Je reviens, encore et encore, aux époques oubliées… Tant de significations ondoyantes et vespérales ! Et mon âme nage en s’aidant de ses bras illuminés…
MON VILLAGE
Que sont devenus tes habitants d’autrefois ?! Ils se réunissaient aux portes, bien cois… Où sont passées tes blanches et anciennes maisons Resplendissantes de bonne humeur aux balcons ?! Que sont devenus les enfants jouant aux vergers, Faisant de la luge dans les neiges amassées ? Où sont passés les chars rapportant à la maison Les friandises et le pain doux pour la collation ? Où est le feuillage d’acacia, en août érigé, Maintenant qu’au village, l’automne est en train d’entrer ?...
Mon père ne m’attend plus derrière la porte quand je reviens - (Et le même sort fut partagé par presque tous mes voisins). La mère recroquevillée, seule et aux abois ! J’aimerais tant la revoir jeune encore une fois, Autour d’elle nous réunir comme au bon vieux temps Quand la vigne domestique vrilles et sarments suspend.
Le désert du village, mon âme est prêt à briser, La tristesse des gens m’atterre – si je pouvais pleurer… Toute l’amertume puisse rester en ce lieu suprême Qui n’est plus à présent qu’un amas d’HLM !
traducere de prof. univ. Constantin Frosin. Montreal/ aprilie 2012
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Lia Ruse 4/4/2012 |
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